Émile Pricam

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Émile Pricam
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
LuganoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Ami Sigismond Émile Pricam
Nationalité
Domicile
Activité
Photographe professionnelVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Union internationale de photographie (d)
Société littéraire de GenèveVoir et modifier les données sur Wikidata
Genre artistique

Émile Pricam est un photographe et politicien suisse ( aux Eaux-Vives à Genève - à Paradiso, près de Lugano, Suisse).

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est issu d'une famille vaudoise originaire de Biot en Savoie et naturalisée genevoise en 1814. Il est le fils de Jean Jacques Marc Pricam, marchand de tissu, et de Louise Susanne Rochat[1]. Il a un frère aîné, Lucien Pricam (1837-1894). En 1869, il se marie avec Marie Frautschi. En 1872 naît leur fils, Léon Louis Pricam (1872-1946), qui deviendra aussi photographe.

En 1867-1868, il partage un atelier de photographie avec Jean-Jacques Reymann, dans la maison familiale des Pricam aux Eaux-Vives, à Genève. Dès février 1869, il ouvre un atelier à son nom à la rue Petitot, repris du photographe Paul Gaussen[2].

Émile Pricam est un photographe spécialisé dans le portrait[3], la photographie artistique et industrielle. Il pratique en particulier des agrandissements par procédé inaltérable au charbon, méthode où il devient maître et qui lui vaut une mention honorable à l'Exposition universelle de Paris de 1878[4], une médaille d'argent au concours de photographies de la Société des Arts à Genève en mai 1879[5], ainsi qu'une médaille de l'Académie nationale de France. Dès les années 1880, il travaille à la photographie médicale (goîtres) et judiciaire. A Genève, entre autres, il réalise des images des travaux d'aménagement et de correction du Rhône[4] ou de la ville, de la rade gelée, de bateaux à vapeur du Léman[6] et de l'Exposition nationale suisse de 1896 où il photographie le Parc de plaisance et le Village noir[7].

En 1882, il s'installe dans un immeuble qu'il a fait construire au boulevard de Plainpalais par les architectes Charles Boissonnas et Charles Gampert[8] (actuel 2 boulevard Georges-Favon)[9] qui se caractérise par de grandes verrières dans les combles. Cet immeuble-atelier est contigu à celui des photographes Boissonnas, qui le considèrent comme un rival[10].

En 1889, il va y travailler avec son fils en utilisant la raison sociale "E. Pricam & Fils". En 1902 son fils Léon Louis Pricam, qui est associé avec le photographe Edwin Hauser depuis 1899, reprend l'enseigne sous le nom "Pricam Fils et Hauser"[9].

Vie associative et politique[modifier | modifier le code]

Actif dans la vie associative de sa profession à Genève comme en Suisse, il est un membre fondateur de la Société genevoise de photographie en 1881.

En 1886, il est membre fondateur de l'Union suisse des photographes professionnels (USP) et il en est le président de 1890-1894 et de 1897 à 1904. A ce titre, il est le délégué suisse au deuxième Congrès international de photographie de Bruxelles en 1891[4] où se décide de la création de l' "Union internationale de photographie" dont il est membre conseiller. Sous son patronage en 1893, le troisième congrès de cette association se tient à Genève et il y organise une exposition internationale de photographie, dans laquelle il présente une sélection de ses tirages au charbon[11].

En 1881, il est reçu membre de la Société de photographie de Paris[9]. Animé par l'envie de soutenir la photographie, il est choisi pour agir au nom de la profession. En 1889, il représente la Suisse au jury de l'Exposition universelle de Paris pour la classe 12 (photographie et appareils)[12],[10]. En 1891, il représente encore la Suisse dans le jury de l'Exposition internationale d'épreuves et d'appareils photographiques à Bruxelles[13]. En 1896 pour l'Exposition nationale à Genève, il prend en charge l'organisation de la section liée aux photographes professionnels[14], appelée le Groupe 26[9]. En parallèle, il fait partie de sociétés genevoises dont il est l'administrateur[15], comme la Société des sauveteurs auxiliaires (dès 1888) et la Société littéraire de Genève[9].

Vers la fin de sa vie, abandonnant peu à peu la production photographique à son fils, il devient membre du Parti démocratique de Genève et va se consacrer à la politique. Il est élu au Conseil municipal en 1890[9], puis il devient député au Grand Conseil du Canton de Genève de 1898 à 1913. En parallèle, il est membre du Conseil administratif de Genève de 1902 à 1910 et il en est le président en 1908[15],[16].

Malade, il décède en 1919 dans la commune Paradiso, près de Lugano où la famille possède un dernier atelier photographique[9].

Exposition[modifier | modifier le code]

  • août 1893 : Exposition internationale de photographie. Bâtiment électoral, Genève. « Exposition internationale de photographie », Journal de Genève, (consulté le ), p. 2. Il y est fait mention de la présentation de l'œuvre de E. Pricam "un maître dans l'application des procédés au charbon".

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives d'État de Genève, « Base de données Adhémar », Etat Civil, E.C., rép. 1.45, Image 43, sur Archives d'État de Genève (consulté le )
  2. « Photographie », Journal de Genève,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  3. Gad Borel et Jean de Senarclens, Encyclopédie de Genève, t. 10 : Les plaisirs et les arts : La photographie, Genève, Association de l'Encyclopédie de Genève, (lire en ligne), p. 305. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  4. a b et c Collection M.+M. Auer : une histoire de la photographie : Théâtre de la photographie, Nice, du 13 janvier au 14 mars 2004; Musée d'art et d'histoire, Genève, du 22 avril au 12 septembre 2004, Hermance, M + M, , 586 p., p. 338-339
    On le voit sur une photographie des membres du Congrès (en bas, au centre)
  5. « Un concours de photographies », Journal de Genève,‎ , p. 3 (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article :

    « "Ce concours fait non au point de vue artistique, mais au point de vue industriel, devait porter principalement sur une qualité trop rare dans les épreuves photographiques aux sels d'argent, et cependant la plus essentielle de toute, l'inaltérabilité" »

  6. « Collections en ligne des Musées de Nyon », (yacht à vapeur "Gitana", bateau à vapeur "Cygne"), sur Collections en ligne des Musées de Nyon (consulté le )
  7. Yves Froidevaux, « Nature et artifice : Village suisse et Village Nègre à l'Exposition nationale de Genève, 1896 », Revue historique neuchâteloise « Les expositions nationales XIXe – XXe siècles », nos 1-2, janvier-juin,‎ , p. 25-27 (ISSN 1422-5182, lire en ligne [PDF], consulté le )
  8. « INSA : Inventar der neueren Schweizer Architektur, 1850-1920: Städte : Delémont; Frauenfeld; Fribourg; Genève; Glarus » [« INSA : Inventaire suisse d'architecture, 1850-1920: villes »], sur E-Periodica, revues suisses en ligne, (consulté le ), p. 341, n°243
  9. a b c d e f et g Alexandre Demidoff et David Haeberli, « Emile Pricam et Fred Boissonnas : à la conquête de Genève, à la conquête du monde », Le Temps, Genève, "La guerre des images à Genève", 3/5,‎ , p. 18-19 (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  10. a et b Alexandre Demidoff et David Haeberli, « Naissance d'une querelle de photographes », Le Temps, Genève, "La guerre des images à Genève", 1/5,‎ , p. 16-17 (lire en ligne, consulté le )
  11. « Exposition internationale de photographie », Journal de Genève,‎ , p. 2 (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  12. « Jury de l'Exposition de Paris », Journal de Genève,‎ , p. 2 (lire en ligne [28 octobre 2022])
  13. « Photographie », Journal de Genève,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  14. Alexandre Demidoff et David Haeberli, « Genève 1896 : l’Exposition nationale, terrain de la rivalité entre Fred Boissonnas et Emile Pricam », Le Temps, Genève, "La guerre des images à Genève", 2/5,‎ , p. 16-17 (lire en ligne)
  15. a et b « Ami-Emile Pricam », Journal de Genève,‎ , p. 5 (lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  16. « M. A.-E. Pricam », La Patrie suisse, no 578,‎ , p. 219

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alexandre Demidoff et David Haeberli, « La guerre des images à Genève [la saga en 5 épisodes d'une rivalité qui a opposé sans merci, à partir de 1880, deux grandes dynasties de photographes genevois, les Pricam et les Boissonnas] », Le Temps, Genève,‎ 25-30 juillet 2021 (lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Estelle Sohier et Nicolas Crispini, « Usages du monde, et de la photographie : Fred Boissonnas » Accès libre [.pdf], sur Université de Genève, Chêne-Bourg, Georg, (consulté le )
  • Collection M.+M. Auer : une histoire de la photographie : Théâtre de la photographie, Nice, du 13 janvier au 14 mars 2004; Musée d'art et d'histoire, Genève, du 22 avril au 12 septembre 2004, Hermance, Ed. M + M, , 586 p. (ISBN 2903671141). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Société genevoise de photographie, 1881-2006 : 125e anniversaire, Genève, Société genevoise de photographie, , 36 p.
  • Louis Pricam, « Quelques indications pratiques sur le procédé au charbon », Revue suisse de photographie, vol. 12-13 (cahier 3 et cahier 4),‎ 1900-1901, p. 79-83 ; p. 128-132 (lire en ligne)
  • Ami-Émile Pricam, Photographie : classe 12 : rapport adressé au Haut Conseil fédéral suisse, Genève, Kündig & Fils, coll. « Exposition universelle de 1900 à Paris classe 12 », , 22 p.

Galerie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]